25 févr. 2017

Bonita Barcelona


Cher lecteur,

Mon niveau d’espagnol est carrément misérable.
Pourtant, c’est bien vers la capitale catalane que nous nous sommes tournés, mes nerfs et moi, afin d’échapper le temps de quelques jours au blizzard despotique de Bruxelles. Question de survie.
Hôtel, shopping et enchainements de visites ? Niet. J’ai écumé toute la webosphère à la recherche des billets d’avions les moins chers du marché (parole de radine), pris mon sac à dos, passeport dans une main, ukulele dans l’autre, et suis partie comme une grosse excitée. Fuck the school, fuck les guides touristiques, fuck everything, je me déplacerais au feeling, au gré de mes rencontres.

Vacances à la rache

72h avant de prendre l’avion, je n’avais toujours aucun plan hébergement en vue, jusqu’à ce qu’un couchsurfing miséricordieux se présente avec la belle Johanna, suédoise installée à Barcelone, ravie de nous faire un peu de place dans sa coloc’ vegan friendly, et avec qui je passerais des moments absolument délirants !
Couchsurfing est un site merveilleux, parfaitement formulé pour les voyages à la rache ; pour ceux qui n’y sont pas familier, c’est une communauté basée sur l’échange et le partage, où l’on peut loger chez l’habitant gratuitement et accueillir à notre tour des visiteurs à la maison. En somme, une façon bien plus authentique et conviviale de se loger, en voyageant partout dans le monde.
Ce qui était à la base une escapade en duo s’est vite transformé en un gang de voyageuses, une rencontre en entraînant une autre. Le feeling passe, les connexions se créent, elles savent où aller et moi pas du tout… Une aubaine pour l’être bordélique et inefficace que je suis. 

Les incontournables
J’ai été complètement abasourdi par les merveilles architecturales de Gaudi, et j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l’Art Nouveau catalan, qui s’étale dans toute la ville. Je n'ai pas réussi à capturer en photo la magnificence de la Sagrada Familia, mais je me suis pris une belle claque dans la gueule face à ce monument super imposant. Il n’y a pas eu un nuage dans le ciel sur les trois jours, et nous avons ainsi pu flâner dans le quartier gothique, le marché super coloré de la Boqueria et nous poser dans plusieurs parcs et cafés, dont le Parc Güell, lieu de chill suprême, qui m’a bien donné envie d’investir dans du matos à mosaïque…


Comment prendre 3kg en trois jours

Barcelone était un perpétuel orgasme gustatif. Des tapas de rêve-ta-mère à 5€, des smoothies à 1€50, une streetfood végétarienne et colorée… Bref, on y mange très bien pour moins de 10€, et pour une gloutonne radine comme moi, ben c’est un peu le paradis. Il faut se laisser guider par les locaux, toujours prêts à partager leurs adresses secrètes, et surtout par son instinct : se perdre dans la ville et tomber sur le meilleur churros y chocolate que tu n’es jamais goûté, c’est ça, la vraie aventure.


Bonnes adresses
Komo en kasa
Si un,jour tu passes par Barcelone, va te poser dans ce tout petit resto, près du marché de la Boqueria. Les propriétaires sont carrément adorables et aux petits soins, et puis surtout, j’y ai gouté les meilleures crêpes salées de ma vie. Sérieusement.
Adresse – 3 Carrer de Joaquín Costa
Bike Tours and rentals
Il n’y a vraiment pas mieux pour découvrir une ville que d’y faire un tour à vélo. On est tombé sur ce petit magasin de location et ce couple de propriétaire absolument incroyable ; ils nous ont filés un plan de la ville avec un itinéraire et quelques adresses sympas à découvrir. Ils s’y connaissent vraiment en vélo et on a même pu négocier une petite réduction… Le panier à fleurs c’est kitch, mais moi j’adore !

Adresse – A la fin du marché de la Boqueria, caché dans une ruelle toute discrète sur la droite


SANDEMANs NEW Barcelona
Cette société propose un tour GRATUIT de la ville, avec des guides super funky et enthousiastes. Un très bon moyen de se familiariser aux alentours, de faire le plein d’anecdotes et de nouvelles rencontres. J’ai particulièrement apprécié le parcours dans les petites ruelles cachées pour arriver d’un point à un autre… c’est vraiment intimiste et super agréable.  
Site internet – http://www.neweuropetours.eu/barcelona/en/home
Pour résumer, Barcelone c’était de la balle… Le retour dans le blizzard belge, beaucoup moins. 
Mais je survivrais.

XOXO

Kay

18 févr. 2017

Paix à mon âme gelée








"Cher lecteur,

Chaque année, des milliers de filles pourries agonisent sous les coups de vents glacials des capitales européennes. Ainsi privées de leurs privilèges insulaires, elles sont nombreuses à sombrer dans une profonde et soudaine hibernation, plus ou moins longue en fonction de la température extérieure. Les cas de paranoïa ne sont pas rares; semblant apercevoir tantôt une vendeuse de "bien grillées pistaches" tout droit sortie du parking de taxis collectifs de Fort de France, tantôt le va-et-vient des eaux limpides des plages du sud. Le parfum doux et miséricordieux du punch cacahuète hante souvent leurs songes, mais ces derniers sont vite interrompus par la morsure vicieuse de l'hiver sur leurs doigts de pieds, joues, oreilles, bouts de doigts, lèvres gercées et cœurs esseulés.
Paix à leurs âmes gelées."

XOXO

Kay


22 oct. 2016

Vis ma vie de bordélique

Quand quelqu’un frappe à ma porte et que c’est le bordel
 Quand je dois me frayer un chemin dans mon amas d’immondices
 Quand à 20 ans je ne sais toujours pas comment fonctionne une machine à laver
Quand ma coloc voit l'état de la cuisine
   
Quand les gens découvrent ma vraie nature
 Quand il est temps de ranger mais que...
 Quand on me demande de faire des efforts
 Quand je retrouve un tupperware de bouffe vieux de deux mois
 Quand je croyais avoir rangé ce placard
 Quand le ménage ne fait pas parti de mes priorités de week-end
 Quand je suis en retard et ne trouve ni mes clés, ni mon portable, ni mes chaussettes
 Quand je retrouve ma boucle d'oreille préférée sous le pot à fleurs après 7 mois de recherche
 Quand on me dit que je finirais vielle et seule entourée de cafards
 Quand mon bordel en fait, c'est de l'art
 Quand je m'invente toutes sortes d'excuses pour ne pas faire le ménage
 Quand un visiteur tombe sur quelque chose qu'il n'aurait jamais dû voir
 Quand, parfois, je me désespère

15 oct. 2016

Passion Bordel







































"Cher lecteur,

Je suis bordélique.
Je me complais dans un océan nauséabond de bordel perpétuel, dans lequel des boîtes de pizzas surplombent une montagne de linge méticuleusement accumulé depuis plusieurs mois.
Le parfum subtil et délicat du renfermé apaise mon âme en ces froides nuits d’automne, de même que celui de l’amas de vaisselle radioactive qui m’attend dans l’évier depuis trois semaines déjà. 
La vision de mon bureau fouillis et inutilisable au point que je doive écrire sur le sol m’apporte la plus grande sérénité, et le ciel que je perçois à travers mes vitres embuées par la moisissure me rappelle à cette liberté miséricordieuse qu’offre la vie d’étudiant. Je fais le malheur de ma colocataire, et l’essentiel de mon quotidien se résume à me frayer un chemin entre mes assiettes, chaussettes, poussière et papiers entassés, me permettant ainsi une activité acrobatique régulière afin de garder la forme.

Petite déjà, je pensais avoir trouvé la solution au fameux « Va ranger ta chambre » en glissant l’ensemble de mes châteaux de barbies et pollypockets sous mon lit, avant de m’en aller, satisfaite, prendre mon goûter. A première vue, nul ne pourrait soupçonner l’existence de ce diable désordonné tapis en moi, et même les hennissements hystériques de ma pauvre mère n’ont pu me guérir de ce gêne maudit.
J’en deviens décomplexée, si bien que j’en arrive à le placer comme banalité sociale au sein d’une conversation : Bonjour je m’appelle Kaytleen, j’ai 20 ans, j’aime les plantes vertes, et je souffre de bordélisme aiguë. Enchantée.

Je pense sérieusement à monter l’ADFPB, Association de défense des filles pourries bordéliques, afin d’aider les filles comme moi à revendiquer leur altérité et ainsi lutter pour une meilleure tolérance de ce défaut au sein de la société. Après tout, que sont quelques feuilles volantes et vêtements défraichis face à l’acceptation de sa véritable nature ?

Bordel, merveilleux bordel."

XOXO,


Kay  

25 sept. 2016

Summer is fucking over

 ‘’Cher lecteur,

Je n’ai jamais vraiment aimé les rentrées.
C’est une période de stress, d’incertitude et, surtout, d’organisation – et Dieu sait que je ne suis guère douée pour ça. Passée l’excitation, la hâte de faire de nouvelles rencontres et d’apprendre de nouvelles choses, vient toujours cette désillusion, celle de la routine, qui te guette, et te promet de passer une année, plus que mécanique, carrément aliénante.
Entamer une nouvelle année scolaire, vois-tu, c’est lassant. S’enrôler dans un système d’éducation qui te fait croire à un but, des objectifs à atteindre qui ne sont pas les tiens, c’est lassant.

Cette année-ci en revanche, je suis plutôt optimiste, car je  m’embourbe non pas dans le système français, ni même une université, mais bien dans un gros bordel non organisé qui a en plus l’audace d’être exigeant, j’ai nommé les Beaux-Arts.
L’Académie Royale des Beaux-Arts, s’il te plaît. Une école en ruine à l’histoire complètement ignorée, une école sans écho mais qui souhaite porter sa voix à l’international, une école qui tire vers le haut, pour peu qu’on s’en donne les moyens. Le destin l’a mise sur mon chemin, et j’ai eu le coup de foudre. Espérons que je ne me casse pas la gueule.

Si j’expose dans quelques années, tu viendras me visiter, lecteur ?’’

XOXO

24 sept. 2016

Week-End à Xi'an

" Cher lecteur,

Je suis loin d’avoir tout compris aux grandes dynasties chinoises.
Qin, Tang, Ming… Je ne sais laquelle a le plus contribué à ériger Xi’an en ce mastodonte hypermoderne de huit millions d’âmes.
Littéralement « La paix de l’Ouest », Xi’an est l’ancienne capitale du pays ainsi que le point de départ de la route de la soie. Pas de quoi fouetter un chat à première vue. Si ce n’est la découverte hasardeuse il y a une quarantaine d’années d’un bon millier de soldat en terre cuite, vieilles de 20 siècles avant ta grand-maman. Ding ding ding. Jackpot Xi’an.

Pour t’y rendre, il faudra compter 12h depuis Pékin, en train de nuit, où tu partageras ton compartiment avec trois ou cinq autres camarades d’infortune, allongé sur une couchette bien trop courte pour tes longues jambes d'étranger. Entre nous, je préfère subir les coups de freins nocturnes d’un train préhistorique plutôt que de stresser chapelet en main dans les airs pendant 12h. Entre nous.





Difficile de se sentir dépayser à Xi’an. Sa vie nocturne finira de forger votre agoraphobie, et sa street-food de bénir nos normes d’hygiène alimentaires françaises.
Grande curieuse, mais fidèle à mes principes de mangeuse de chou Kale, j’ai arpenté le quartier musulman au gré des senteurs piquantes et intrusives qui chatouillaient mes narines. J’y ai fait des rencontres gustatives insolites. Et bon appétit bien sûr.





Vers 22h, vous pouvez enfin sillonner les petites ruelles sans risquer de vous noyer dans la foule. Vers 00h, un taxi miséricordieux se chargera de déposer pour 0,80cts le radin que vous êtes. Et si vous souhaitez crier à l’exploitation des travailleurs, leur conduite vous fera vite déculpabiliser.

Bien sûr, en plein mois de Juillet, il y fait chaud à en mourir. Au bout du deuxième monument, vous comprendrez vite pourquoi l'ensemble de la population chinoise se déplace sous un immense parapluie et fuit le soleil comme la peste. Entre les musées trop beaux pour être authentiques, le travail minutieux des archéologues du site de l'armée en terre cuite, les pagodes et autres remparts, ce qui m'a le plus frappée fut la gare de Xi'an; les gens y dorment, pique-niquent en famille, campent, méditent, sans pression.

Puis surtout la dualité moderne/ traditionnel qu'on peut saisir un peu partout dans la ville, plus frappante encore qu'à Pékin.




C'est bô hein ? "

XOXO