25 sept. 2016

Summer is fucking over

 ‘’Cher lecteur,

Je n’ai jamais vraiment aimé les rentrées.
C’est une période de stress, d’incertitude et, surtout, d’organisation – et Dieu sait que je ne suis guère douée pour ça. Passée l’excitation, la hâte de faire de nouvelles rencontres et d’apprendre de nouvelles choses, vient toujours cette désillusion, celle de la routine, qui te guette, et te promet de passer une année, plus que mécanique, carrément aliénante.
Entamer une nouvelle année scolaire, vois-tu, c’est lassant. S’enrôler dans un système d’éducation qui te fait croire à un but, des objectifs à atteindre qui ne sont pas les tiens, c’est lassant.

Cette année-ci en revanche, je suis plutôt optimiste, car je  m’embourbe non pas dans le système français, ni même une université, mais bien dans un gros bordel non organisé qui a en plus l’audace d’être exigeant, j’ai nommé les Beaux-Arts.
L’Académie Royale des Beaux-Arts, s’il te plaît. Une école en ruine à l’histoire complètement ignorée, une école sans écho mais qui souhaite porter sa voix à l’international, une école qui tire vers le haut, pour peu qu’on s’en donne les moyens. Le destin l’a mise sur mon chemin, et j’ai eu le coup de foudre. Espérons que je ne me casse pas la gueule.

Si j’expose dans quelques années, tu viendras me visiter, lecteur ?’’

XOXO

24 sept. 2016

Week-End à Xi'an

" Cher lecteur,

Je suis loin d’avoir tout compris aux grandes dynasties chinoises.
Qin, Tang, Ming… Je ne sais laquelle a le plus contribué à ériger Xi’an en ce mastodonte hypermoderne de huit millions d’âmes.
Littéralement « La paix de l’Ouest », Xi’an est l’ancienne capitale du pays ainsi que le point de départ de la route de la soie. Pas de quoi fouetter un chat à première vue. Si ce n’est la découverte hasardeuse il y a une quarantaine d’années d’un bon millier de soldat en terre cuite, vieilles de 20 siècles avant ta grand-maman. Ding ding ding. Jackpot Xi’an.

Pour t’y rendre, il faudra compter 12h depuis Pékin, en train de nuit, où tu partageras ton compartiment avec trois ou cinq autres camarades d’infortune, allongé sur une couchette bien trop courte pour tes longues jambes d'étranger. Entre nous, je préfère subir les coups de freins nocturnes d’un train préhistorique plutôt que de stresser chapelet en main dans les airs pendant 12h. Entre nous.





Difficile de se sentir dépayser à Xi’an. Sa vie nocturne finira de forger votre agoraphobie, et sa street-food de bénir nos normes d’hygiène alimentaires françaises.
Grande curieuse, mais fidèle à mes principes de mangeuse de chou Kale, j’ai arpenté le quartier musulman au gré des senteurs piquantes et intrusives qui chatouillaient mes narines. J’y ai fait des rencontres gustatives insolites. Et bon appétit bien sûr.





Vers 22h, vous pouvez enfin sillonner les petites ruelles sans risquer de vous noyer dans la foule. Vers 00h, un taxi miséricordieux se chargera de déposer pour 0,80cts le radin que vous êtes. Et si vous souhaitez crier à l’exploitation des travailleurs, leur conduite vous fera vite déculpabiliser.

Bien sûr, en plein mois de Juillet, il y fait chaud à en mourir. Au bout du deuxième monument, vous comprendrez vite pourquoi l'ensemble de la population chinoise se déplace sous un immense parapluie et fuit le soleil comme la peste. Entre les musées trop beaux pour être authentiques, le travail minutieux des archéologues du site de l'armée en terre cuite, les pagodes et autres remparts, ce qui m'a le plus frappée fut la gare de Xi'an; les gens y dorment, pique-niquent en famille, campent, méditent, sans pression.

Puis surtout la dualité moderne/ traditionnel qu'on peut saisir un peu partout dans la ville, plus frappante encore qu'à Pékin.




C'est bô hein ? "

XOXO