"Cher
lecteur,
Lorsque
j’eus dégusté mon premier bol de nouilles, goûtu et garni à souhait pour 1€50,
j’attendis presque le contrecoup du destin ; crampes d’estomac, glougloutements,
hennissements hystériques de ma raison m’intimant de m’enfuir rapidement de ce
faux paradis gastronomique.
J’attendis
en vain.
On
ne peut pas mourir de faim à Pékin, vois-tu.
Car il y a de quoi manger partout, à toutes heures, aux endroits les plus incongrus, pour tous les prix, mais surtout pour pas cher; et quel que soit l’état du boui-boui douteux dans lequel tu achètes ton tofu mariné, ton palais en sera ravi.
Car il y a de quoi manger partout, à toutes heures, aux endroits les plus incongrus, pour tous les prix, mais surtout pour pas cher; et quel que soit l’état du boui-boui douteux dans lequel tu achètes ton tofu mariné, ton palais en sera ravi.
Chaque
sous-sol ou ruelle isolée est une mission d’exploration, et plus tu t’éloignes
des endroits fréquentés par les touristes occidentaux, plus tu es susceptible
de tomber sur un endroit magique, où tu peux te poser et profiter du charmant
sens du service à la chinoise (IRONY SPOTTED). Comme ici, dans un énième sous-sol magique à
Lianmaqiao, non loin de l’ambassade française, où l’on se croirait dans un remake
asiatique du Secret de Terabithia,
tellement c’est féerique. J’y ai redécouvert l’aubergine, un légume que j’aimais
sans avoir vraiment cherché à exploiter son potentiel. Une bouchée miséricordieuse m'a fait remarqué à quel point ma vie était terne et sans saveur avant ces aubergines. Je veux dire, mate moi ça. C'est beau. Et au goût, on n’est pas loin de l’orgasme
gustatif.
Vraiment.
Vraiment.
Manger
bon et pas cher à Pékin est une question d’opportunités. Il faut avoir du
flair. S’engager au hasard dans une file d’échoppe de fortune pour
goûter les meilleurs beignets vapeurs de ta vie, ou sympathiser avec les bonnes
personnes, qui sauront te faire profiter de leurs adresses secrètes.
Mes aventures culinaires à Pékin m'ont fait remarqué à quel point on se fait profondément entuber dans les restos chinois en France, où l'offre va des contrefaçons de nems vietnamiennes au sacro-saint canard laqué, ne représentant même pas 1% de tout ce que l'on peut trouver ici.
Ne
me déteste pas pour la série de clichés qui suit, lecteur. C’était plus fort
que moi.
Je devrais me lancer dans la photographie gastronomique."
XOXO