12 juin 2016

Vis ma vie de végétarienne

Quand j'ai dit à mes proches que j'étais végétarienne
Quand je dis aux gens que je suis végétarienne
Quand mes amis essayent de m'appâter en me mettant un bout de cadavre sous le nez
Quand je passe des heures à me renseigner sur la composition des produits
Quand on me sort qu'une carotte souffre autant qu'un cochon à l'abattoir, car c'est "un être vivant comme un autre"
Quand je dis aux gens que les knackis, c'est du cadavre aromatisé aux additifs
Quand je regarde une vidéo sur les conditions d'élevage industriel
Quand je détruis le cliché du végétarien maigre et carencé 
Quand tout ce qui ressemble de près ou de loin à un falafel attire toute mon attention
Quand je mange un Veggie Burger
Quand on me propose du poisson à la place de la viande
Quand je cherche du lait de noisette à Lidl
Quand je suis entrée dans un magasin bio pour la 1ère fois
Quand un impertinent m'explique par A+B que l'Homme est carnivore et contribue au cycle de la nature au même titre que le lion chassant la gazelle dans la jungle.
Quand ma maman me dit qu'elle réduit sa consommation de viande et de lait de vache :3
Quand j'écoute le discours de Gary Yourofsky
Quand on essaie de me faire passer pour une tueuse de légumes
Quand je pète la forme alors que je n'ai avalé qu'un smoothie et une poignée d'amande au petit dèj
Quand je passe devant le rayon Boucherie/Poissonnerie
Quand je regarde le contenu des caddies des gens au supermarché
Quand je croise un autre végétarien

10 juin 2016

L'industrie n'est qu'une sale garce














"Cher lecteur,

Quand j'ai annoncé à mes proches que je passais du côté obscur de l'alimentation, ils ont d'abord cru à une énième lubie - comme lorsque je tapissais les murs de ma chambre de posters des Tokyo Hôtel, ou de Robert Pattinson.
Quand j'ai commencé à refuser lasagnes et autres joyeusetés bovines à la table du déjeuner, ils m'ont pris pour une marginale sans goût pour la bonne cuisine. Quand j'ai commencé à prêcher autour de moi les bienfaits d'une alimentation végétarienne et colorée, ils m'ont cru enrôlé dans une sous-branche diététique des témoins de Jéhovah. Quand j'ai commencé à m'agacer sur le fait que non, les végéta*iens ne mangent ni viandes, ni poissons, ni tout ce qui détient des yeux, un cœur et un système nerveux, ils m'ont pris pour une extrémiste sous-alimentée.
Puis j'ai commencé à diffuser mes trouvailles concernant les conditions d'élevage des animaux destinés à l'abattoir. Et là tout le monde s'est tût. Ahuris, hébétés, indignés parfois. Comme si cette partie de l'histoire, celle du long chemin du pré jusqu'à l'assiette, avait été effacée de nos esprits.



Parlons bien, Parlons cadavre
Lecteur. La viande. Entre nous. 
C'est une tranche d'animal mort vendue sous plastique, non ? Et puis ton steak haché, entre nous. Ce ne sont que des restes de cheval cartilage bovin cuisinés sous un peu d'ail et de gros sel, non ? (Faut bien cacher le goût de la mort, m'voyez). Sommes-nous donc des charognards ? Je ne pense pas.

Etre végétarien, c'est ouvrir un livre, délaisser les vidéos de chats volants de son fil d'actualité Facebook, s'informer, s'offusquer, s'aérer l'esprit de choses censées. Etre végétarien, c'est s'installer en tailleur dans un rayon du supermarché et décomposer les étiquettes de produits suspects. Oui madame, le Lino de Simply market est très confortable et oui, monsieur, cette boîte de Chocapic peut vous tuer, sur le long terme. Il en va de mon intégrité physique, voyez-vous. Car être végétarien, c'est aller au-delà du marketing édulcoré de ta boîte de nuggets discount et prendre conscience qu'il y a quelque chose qui ne tourne vraiment pas rond, dans ce poids lourd d'X milliards d'euro qu'est l'Industrie agro-alimentaire. Car cette dernière n'a pas vocation à se préoccuper de la santé de ses consommateurs mais bien à faire le maximum de profit, au même titre que sa cousine, l'industrie pharmaceutique, qui rivalise de créativité pour te faire avaler sa dernière pilule miracle. 
L'alimentation, ça s'intériorise, comme les tables de multiplications. C'est pour cela que la plupart des gens ont du mal à changer leurs habitudes; la culture alimentaire se transmet par les parents et se perpétue, ainsi un fils de chasseur serait bien malvenu de remplacer son steak par du chou Kale. Il nous faut un déclic. Le mien a été la lecture de "Santé,mensonges et propagande" de Thierry Souccar, une belle claque bien placée qui m'a réveillé d'un coup. La preuve: à l'adolescence j'ai grandi à la bouffe facile, le duo Macdo et plats préparés (je t'aime quand même Maman), ce qui ne m'a pas empêché de balancer mes briques de lait et mes knackis dans le réfrigérateur de ma voisine de palier. Sans regret aucun. Puis s’ensuivit une longue paranoïa sur les additifs alimentaires (Vaderetrosatanas E450a, glutamate monosodique et édulcorants cancérigènes ) ainsi que sur les ingrédients des produits cosmétiques, ma hantise actuelle.
Hein ?
De quoi ?
Autant aller vivre dans une grotte ?    Tchiiip!

Il faut renverser ce regard acquis par la société de consommation nous faisant croire que tout sur cette planète nous est dû; vaches, dindes, cochons, bois d'Amazonie pour fabriquer ton rouleau de PQ et petits africains pour dégoter ton cacao Nestlé. Torture, poisons et autre couenne de cochon dissimulée, en tant que consommateur tu te positionnes et tu te dis: moi, j'ai pas envie de soutenir ce genre d'industrie. Manger des galettes de légumes à la place du steak aux hormones devient alors aussi naturel qu'une grosse commission aux W-C. 
Lecteur, tu connais bien ce vieil adage: Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es ou encore Que ton aliment soit ta médecine. Alors pose-moi ce saucisson un instant et écoute ce que les grands noms du militantisme vegan et de la recherche ont à te dire:

  
  
De rien.
XOXO ‘’